A l’ère des GPS, je suis perdue vis-à-vis de la vieille dame Démocratie. Tenter de prendre le pouvoir par la rue est-il démocratique ? Pousser les populations à la désobéissance est-il démocratique ? Organiser des pillages est-il démocratique ? Envoyer des personnes, certes sans armes, à l’assaut est-il démocratique ? Semer la terreur et le doute chez la population est-il démocratique ? Désinformer est-il démocratique ?
Aujourd’hui à Madagascar, la communauté internationale oblige le régime au pouvoir élu démocratiquement (élections présidentielles décembre 2006) à négocier avec l’association TGV qui représente 30 000 personnes au plus (incluant les curieux) pour modifier la vie de 20 millions de personnes. Imposer une telle sortie de crise qui ne représente pas l’avis de la majorité est-il démocratique ?
Parallèlement, cette association pousse les populations à la désobéissance civile, organise les pillages et l’incendie criminel des centres commerciaux, lance ses milices à l’assaut des institutions telles que la Présidence et les Ministères…Dans vos pays, une telle association n’aurait-elle pas été qualifiée de terroriste ?
La mise en place de processus démocratique est une conditionnalité des bailleurs de fonds et pourtant il y a différents traitements.
Mes doutes vis-à-vis de la Démocratie ont émergé après les résultats des élections législatives 2006 en Palestine : pourquoi les Palestiniens ont-ils été privés du soutien financier des Bailleurs, hormis quelques fonds d’urgence, quand c’est le Hammas qui a gagné les élections ? Voter est le geste que les gens simples associent le plus à la démocratie. Pourquoi des élections entérinées par les observateurs internationaux ont-elles entraîné la punition de toute une population ? Car les résultats de la démocratie ne conviennent pas ?
Pourquoi le coup d’état de 2005 en Mauritanie n’a-t-il pas entraîné un gel des financements des Bailleurs ?
Aujourd’hui, au nom de la Démocratie, un pays et ses 16 millions d’habitants vivant sous le seuil de la Pauvreté agonise. Au nom de la Démocratie, la Pauvreté va s’accentuer. Au nom de la Démocratie, les laissés-pour-compte de la Mondialisation vont être affamés. Au nom de la Démocratie, il faut négocier avec un Terroriste.
Avant que les Malgaches ne se disent que la Démocratie ne remplit pas le ventre comme les Nigériens, les Marocains, les Guinéens, les Maliens, je voudrais interpeller ici la Communauté Internationale présente à Madagascar :
Vous qui êtes ressortissant de pays démocratiques, comment qualifiez-vous la tentative de prise de pouvoir initiée par Andry TGV ?
Dans vos pays, aurait-il été qualifié de Terroriste ?
En poussant au dialogue, pourquoi obligez-vous 20 millions de Malgaches à vivre une solution de crise imposée par 30 mille personnes tout au plus ?
Après cette crise, oseriez-vous encore nous parler de Démocratie ?
vendredi 20 février 2009
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