vendredi 27 février 2009

A l’écoute des « sages »

Depuis longtemps, d’aucuns s’accordent à dire que Madagascar a besoin plus de « sages » que d’ «intellectuels ». Pourquoi ? Je vous laisse le soin d’y répondre personnellement. Mais, dans le cadre de la crise que traverse notre pays actuellement, il y a lieu de réfléchir sur les appels lancés par les « sages »

J’entends par « sages » ici ces personnes qui ne ménagent pas leurs efforts pour trouver une solution pacifique au problème actuel.. Entre autres, nous citons le FFKM, la communauté internationale, L’Organisation des Nations Unies, la Commission de l’Océan Indien, l’Unité africaine. Leurs appels s’adressent aux deux camps : celui de Monsieur le Président de la République , Marc Ravalomanana, et son gouvernement, d’un côté ; celui de Monsieur Andry Rajoelina et l’opposition, de l’autre côté. Succinctement, voici les points forts de leurs messages : abstinence de provocation, faire preuve de retenu, éviter tout débordement, continuer le dialogue et accepter la concession ou le compromis. C’est clair Le but c’est le bien du peuple malagasy. Voilà un objectif dont la réalisation requiert une grande abnégation si je peux m’exprimer ainsi, de la part des deux entités en conflit. Pour ce faire, l’ambition personnelle doit être sacrifiée. C’est à ce prix qu’une clairière de solution apparaîtra. Et ce n’est pas une défaite car l’objectif est noble, à savoir le bien de tous les citoyens.

A travers son discours, Monsieur Marc RAVALOMANANA ne manque de rappeler sa détermination à l’écoute et au dialogue pour chercher ensemble la solution à cette entrave majeure à la vie du pays. C’est du moins ce qu’il laisse entendre. La volonté de mettre fin à cette situation poignante est là. Je pense qu’il a tiré leçons du passé.

A travers son allocution devant sa foule de partisans, Monsieur Andry RAJOELINA s’en tient fermement à sa position : il faut que Marc RAVALOMANANA démissionne. C’est d’ailleurs, pour lui, la condition sine que non de la tenue du dialogue. Ce qui ne l’empêche tout de même pas d’ accepter de constituer sa délégation formée de Messieurs Désiré RAMAKAVELO, Monja ROINDEFO et de Ny Hasina ANDRIAMANJATO. Donc, la lueur d’espoir est là.

Il reste donc pour les deux côtés d’ aplanir le mur de l’ambition personnelle. C’est ce qui bloque les efforts pour la recherche d’une entente politique. C’est ce qui bouche les oreilles pour ne pas écouter les « sages ». Eux qui ne ménagent pas leur peine pour lancer l’appel à la raison et au dialogue.
Force ? Loi ?

Tout homme membre d’une cité a le droit de participer à sa construction. C’est sûr. Et l’éducation de citoyen doit porter sur l’explication de l’importance de ce droit. Cela commence déjà dans le milieu scolaire et continue dans la vie de tous les jours des grandes personnes. Au fait, à travers les comportements individuels et collectifs des citoyens, on peut évaluer la qualité de l’éducation à la citoyenneté.

La construction de la cité est une œuvre de tous. Chacun doit y apporter sa contribution selon son domaine de compétence. Il n’est pas juste d’exclure qui que soit dans cette noble tâche.

Toutefois, parlant de droit, il y a lieu d’y voir clair. Pour être explicite, distinguons le droit du plus fort et le droit positif. Le premier est fondé sur la force. Pratiquement, la possibilité de la réclamation est évaluée en fonction de la force dont on dispose. Le deuxième, lui, est érigé à base de loi constitutionnelle. Ici, la revendication est canalisée par les lois gouvernant la cité. Ce qui demande une grande compréhension de l’importance de se soumettre à la loi. Et c’est l’esprit démocratique qu’on doit inculquer, pour ainsi dire, à tout citoyen dans un pays démocratique.

De l’actualisation de cette explicitation, il ressort que le forcing qui consiste à prendre les ministères, sous prétexte qu’il s’agit d’une revendication populaire, relève du droit du plus fort. Le comble ? C’est une force destructrice compte tenu des dégâts qui en découlent jusqu-là. Ce qui est cruellement sacrifié c’est l’éducation à la citoyenneté. Faut-il passer éternellement par cette stratégie à risque, descendre dans les rues, pour réclamer un quelconque changement à Madagascar? Jusqu’à quand les malagasy resteront-ils dans cette manière « honteuse » d’exercer leur droit tout à fait légitime ? Toujours est-il que le droit, pour s’investir réellement de force, doit trouver son fondement sur la loi. Toute force exercée dans le cadre illégal mènera sûrement, tôt ou tard, à la restriction de la liberté car « les forts écraseront sans pitié les faibles ».

« Ny hery tsy mahaleo ny fanahy ». Ce qui signifie que la force ne vaincra pas la raison. Ce postulat est pertinent : le plus fort sera écrasé lorsque viendra un autre d’autant plus fort que lui. Celui qui écoute la raison ne cède pas à la tentation de l’exercice de la force. Parlons clair : la raison, cette faculté qui vise ce qui est noble et digne de l’être humain, ne procède pas à la violence matérialisée par ces pillages, saccages, sacrifice de vies humaines. La raison procède à la solution humaine pour résoudre un conflit, à savoir le dialogue. Nous sommes des « êtres raisonnables ». Nous avons intérêt à honorer ce trait distinctif caractérisant notre nature humaine. Pourquoi aliéner notre raison ? Nous faisons notre histoire. Commençons à éduquer nos compatriotes à comprendre que « toute violence en appelle une autre », ce qui ne profite à personne. La guerre civile qui profile à l’horizon de notre chère île, sera catastrophique et contribuera au renforcement de l’éducation à la force et à la violence. Non. Nous sommes dans un pays démocratique où il faut en toute urgence savoir que la vraie force est dans la loi.

Bref, retenons ceci : « tout droit fondé sur la force s’écroulera comme un château de cartes lorsque viendra un autre beaucoup plus fort ».
Sanatria ny mampitovy olona amin'ny biby fa ny "lalàn'ny ala" (loi de la jungle') na koa hoe "didin'ny be sandry" no tiana hampiharina sy tetika ampiasaina amin'izao "tolona" izao. Toa very mihisty ny maha olona dia ny "fanahy" izay natao ikatsahana ny mahasoa ny mpiara-belona, izay enti-mandresy ny haratsiana, ny famotehina, ny fandravana, izay entina mandinika ihany koa. Misy ary hisy foana ny mahery noho ny mahery raha hery, fanehoan-kery no avoitra eto amin'ny firenentsika. Ny "hery tsy mahaleo ny fanahy" ka izany indrindra no ankaherezana ireo tsy mampiasa herisetra mba hitady ny elanelam-panahy amin'izao krizy izao mba tsy "aha -very fanahy mbola velona " ny vahoaka tsy vaky volo.

Adymadio

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